Carnet de Baure

Chers concitoyens,

Un adage populaire bien connu nous apprend que toutes les belles histoires ont une fin. Plagiant Georges Brassens, nous pourrions appeler celle-ci "les copains de Baure".
Dans l'histoire des hommes, les îles ont toujours exercé cette spécificité d'offrir aux yeux des audacieux un espace de liberté; Un espace où, à partir de quelques règles simples, une forme de vie sociale puisse s'organiser.

En faisant l'acquisition de l'île de Baure, débutait pour nous la matérialisation d'un rêve qui, hélas, restera inachevé.
Durant cette aventure, nous avons toujours été conscients des responsabilités multiples rattachées à cette propriété :

En premier lieu, une responsabilité écologique :
Faire en sorte que notre présence perturbe le moins possible la faune et la flore spécifique à cette île et à son environnement halieutique.
Favoriser par un entretien raisonné des chemins et des accès, le développement des essences et des espèces endémiques.
Gérer les ressources en bois, en fruits et baies sauvages de telle sorte qu'elles deviennent des ressources durables et bien d'autres choses encore.

En deuxième lieu, une responsabilité sociale et culturelle :
Nous avons toujours considéré que cette île participait, par la place qu'elle occupe dans le patrimoine local, à la notoriété des bords de Loire, et qu'en ce sens, nous aurions mauvaise grâce à en refuser l'accès à quiconque souhaite la découvrir.

L'expérience nous a hélas montré qu'il existe des visiteurs laissant sur leur passage, des traces de leurs inconséquences.

Malgré cela, nous avons persisté, et en accord avec l'Ecole des Beaux Arts, nous avons développé cette manifestation qui permet aux élèves de créer des oeuvres éphémères et accessibles à tous dans l'environnement naturel qu'offre l'île de Baure.

Si cela existe aujourd'hui, c'est sans doute grâce à notre volonté mais c'est aussi grâce à l'enthousiasme et à l'abnégation de tous les copains qui, par leur leur soutien et leur travail nous ont permis d'approcher ce but.

Sans eux et sans la solidarité qui nous a été manifestée, nous n'aurions pu parcourir ce chemin.

Alors pourquoi ne pas poursuivre nous direz vous ?

Tout simplement parce que le corpus de lois et de règlementations tatillonnes qui régissent notre existence est plus fort que ce qui fait le sel de la vie, à savoir : aimer, entreprendre et partager.

Nous terminerons par ce conseil : faites toujours en sorte que le rêve dévore votre vie en luttant pour que la vie ne dévore pas votre rêve.

Marcel et Florence